Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
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SilvR
Zani
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Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Sam 2 Oct - 14:38:25
Bon, comme il est de notoriété publique que je suis en dépression (c'est pas comme si c'était dans ma description Discord), je ne voyais pas l'intérêt d'utiliser le compte anonyme pour répondre aux questions sachant que certaines personnes me reconnaîtrait facilement.
Donc si vous avez des questions sur la maladie, sur ses effets ou ses origines, je suis tout disposé à vous ouvrir les portes de mon cerveau. Essuyez-vous juste les pieds avant de rentrer.
AMA
Donc si vous avez des questions sur la maladie, sur ses effets ou ses origines, je suis tout disposé à vous ouvrir les portes de mon cerveau. Essuyez-vous juste les pieds avant de rentrer.
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- Zani
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Sam 2 Oct - 20:34:43
Hey Afk
Quelle différence fait que cette dépression est qualifiée de "chronique" et "sévère" ? Est-ce que ces qualificatifs font qu'ils sont différents d'une dépression, je ne sais pas, "classique" ?
Quelle différence fait que cette dépression est qualifiée de "chronique" et "sévère" ? Est-ce que ces qualificatifs font qu'ils sont différents d'une dépression, je ne sais pas, "classique" ?
- SilvRUltime Survivant IX
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Sam 2 Oct - 21:37:51
Coucou Afk ! Merci de prendre la parole de manière ouverte.
Mes questions sont : quand as-tu été diagnostiqué et comment ? Souffres-tu de dépression depuis longtemps avant même ton diagnostic et sais-tu comment c'est venu ?
Comment te soignes-tu et comment cela impacte ta vie ?
Et aussi peux-tu revenir sur le côté "chronique"? Est-ce que ça veut dire que c'est constant ou plutôt que ça va ça vient avec des périodes où tu es bien et d'autres ou tu es moins bien ?
Merci beaucoup pour tes réponses
Mes questions sont : quand as-tu été diagnostiqué et comment ? Souffres-tu de dépression depuis longtemps avant même ton diagnostic et sais-tu comment c'est venu ?
Comment te soignes-tu et comment cela impacte ta vie ?
Et aussi peux-tu revenir sur le côté "chronique"? Est-ce que ça veut dire que c'est constant ou plutôt que ça va ça vient avec des périodes où tu es bien et d'autres ou tu es moins bien ?
Merci beaucoup pour tes réponses
- Ornitho-Max
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Mer 6 Oct - 0:42:08
CC Afk,
Premièrement <3 sur toi, merci de partager et d'ouvrir les portes de ton cerveau.
Malgré le diagnostic, te considère tu comme qqn de "fonctionnel" (tu peux prendre soin de toi?, tu peux travailler par exemple?) si oui? comment fait-tu qu'a tu mis en place? si non? qu'aimerais tu mettre en place pour faire un pas en avant
J'imagine que tu es dans un processus avec un(e) psychologue? si oui comment ca se passe pour toi? Vois tu une amélioration depuis le début?
Premièrement <3 sur toi, merci de partager et d'ouvrir les portes de ton cerveau.
Malgré le diagnostic, te considère tu comme qqn de "fonctionnel" (tu peux prendre soin de toi?, tu peux travailler par exemple?) si oui? comment fait-tu qu'a tu mis en place? si non? qu'aimerais tu mettre en place pour faire un pas en avant
J'imagine que tu es dans un processus avec un(e) psychologue? si oui comment ca se passe pour toi? Vois tu une amélioration depuis le début?
- InvitéInvité
Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Sam 9 Oct - 18:37:49
Bonjour et merci à vous trois pour les questions. Désolé pour le temps très long de réponse, j'ai vraiment voulu peaufiner mes réponses au maximum. Je vais répondre aux questions dans un ordre facilitant la lecture.
Quand as-tu été diagnostiqué et Comment ?
Souffres-tu de dépression depuis longtemps avant même ton diagnostic et Sais-tu comment c'est venu ?
Quelle différence fait que cette dépression est qualifiée de "chronique" et "sévère" ?
Est-ce que ça veut dire que c'est constant ou plutôt que ça va ça vient avec des périodes où tu es bien et d'autres ou tu es moins bien ?
Malgré le diagnostic, te considère tu comme quelqu'un de "fonctionnel" ?
J'imagine que tu es dans un processus avec un(e) psychologue ? Si oui comment ça se passe pour toi ? Vois-tu une amélioration depuis le début ?
Voilà, j'espère avoir répondu à ces questions. Ce sont de longues réponses mais je tenais à être le plus complet possible. Si vous avez d'autres questions, je serais dispo.
Quand as-tu été diagnostiqué et Comment ?
- Spoiler:
- Le diagnostic a été posé en Février / Mars 2018 par un psychiatre de la clinique dans laquelle j'ai été hospitalisé. A cette époque, j'étais en couple avec mon petit ami et sur les derniers temps, ça se sentait que notre relation allait pas fort.
Quand j'ai pressenti que ma relation était en train de lâcher, j'ai commencé à angoisser de plus en plus. Je n'avais plus de réponses à mes messages et suite à un RDV avec la Mission Locale, cette dernière m'avait donné un autre RDV avec la psychologue de la Mission Locale.
C'est là qu'on a compris qu'il y avait un problème. Un gros problème.
La psychologue a contacté les urgences psychiatriques de ma ville pour que je vois un psychiatre en urgence. Une heure plus tard, un premier diagnostic est posé : dépression sévère.
Le jour même, le psychiatre envoie une demande d'hospitalisation auprès d'une clinique sur Nîmes. Et retour à la maison.
Ce soir-là, mon petit ami m'annonce ce que je redoutais déjà : il rompt avec moi, et me bloque pour ne plus pouvoir le contacter. Ce jour-là, j'ai perdu la dernière chose qu'il me restait.
La douleur est telle que ma mère m'emmène aux urgences à nouveau pour que je sois pris en charge le temps que la clinique puisse m'accueillir (il y a un battement d'une semaine en moyenne pour être pris en charge par la clinique). J'y passerais une nuit, avec une perfusion d'anxiolytique histoire de s'assurer que je ne fasse pas une tentative de suicide.
Le lendemain, retour à la maison (encore), et les urgences m'ont donné une prescription pour du Tercian histoire de me casser et éviter que je souffre davantage. Quelques jours plus tard, ma mère m'emmène à la clinique sur Nîmes et c'est là que le diagnostic définitif est posé : Dépression Chronique Sévère.
Voilà comment ça s'est passé.
Souffres-tu de dépression depuis longtemps avant même ton diagnostic et Sais-tu comment c'est venu ?
- Spoiler:
- Dans les grandes lignes, oui, je souffre de dépression depuis longtemps. Depuis mes 4 ans en fait. C'est survenu à la suite d'un grave accident de voiture qu'on a vécu avec mes parents. Il y a eu d'autres éléments qui se sont passés mais si ça intéresse de savoir comment tout s'est goupillé, je laisse ça dans un long spoiler.
- Megaspoiler:
Ma dépression prend ses origines dans plusieurs éléments de mon histoire personnelle.
L'accident de la route
Nous étions, moi et mes parents, en train de revenir de nos vacances dans le sud de la France quand un vélo accroché à une voiture devant nous s'est détaché. Ma mère, qui conduisait, a voulu l'esquiver et en braquant à fond, on a commencé à partir dans le décor. La voiture est devenue incontrôlable et nous nous sommes mis à faire des tonneaux sur l'autoroute. Trois tonneaux pour être précis, dont deux dans le sens opposé à la circulation. Avec de la chance, nous n'avons pas percuté une autre voiture et nous avons terminé notre route dans le petit fossé qui longeait le bord de l'autoroute. J'étais conscient pendant tout ce temps.
Miraculeusement, nous n'avons pas déploré de grosse blessure de cet accident. Ma mère a du porter une minerve pendant quelques temps mais c'est à partir de là que ma dépression prend racine. Notamment les problèmes de sommeil qui en découlent.
J'avais 4 ans.
Le déménagement et l'école primaire
A mes 7 ans, mes parents ont pris la décision de déménager du nord au sud de la France.
Une décision justifié de plusieurs raisons :
--- Les Ardennes, c'est tout le temps humide, même en été
--- Le soleil, c'est quand même pas mal
--- Il était possible de muter mon père dans le Sud
--- Et dans un logement loué à son employeur
Un déménagement et donc un changement de classe. J'étais déjà pas très sociable mais avec le déménagement, ça a bien empiré la situation. A l'école primaire, je me retrouve quasiment seul. J'ai seulement Nicolas comme ami, avec qui on partage nos anecdotes de jeux vidéos sur la Gamecube. Mais ça reste difficile à vivre.
Le collège
Le collège, ça a augmenté d'un cran. Le découpage géographique des zones scolaires me séparent de mon unique ami. Et avec le collège commence vraiment un harcèlement scolaire qui est difficile à vivre... Sans parler que c'est à cette période que je découvre mon homosexualité.
Deux années dans un premier collège puis 3 ans (dont un an de redoublement) dans un second collège. Moqueries, brimades et croches-pieds, je suis clairement une anomalie aux yeux des autres et j'en subis les conséquences. Un harcèlement scolaire modéré mais présent quand même et qui, rajouter à la dépression qui commence à s'installer, se traduisait par de violentes crampes d'estomacs.
C'est pendant ma cinquième que mes parents décident de me prendre plusieurs RDV avec une psychologue libérale. Des RDV dans le vide qui ne changeront rien et qui n'amèneront à aucune piste ni à aucun diagnostique.
Mais quand un enfant est obligé de trouver du réconfort auprès des conducteurs de bus plutôt qu'aux équipes du collège, c'est qu'il y a quand même un gros problème.
Le lycée et ma première crise amoureuse
Bon, après l'enfer qu'a été le collège, le lycée était une bouffée d'air frais dans les problèmes générés par l'école. Les gens y sont un peu plus mature et j'ai eu moins de problème.
Mais même si la situation était meilleure, plusieurs événements importants vont se dérouler à cette période :
--- D'abord, mes problèmes de sommeil vont vraiment s'intensifier. Outre la difficulté à s'endormir la nuit, je vais surtout m'endormir le jour. Que ce soit à la pause repas, ou même en cours, je vais souvent avoir des problèmes avec ça. (simple retard ou cours carrément loupés)
--- Ensuite, c'est à cette période que je découvre Loups-Garous en Ligne. J'y deviens modérateur, puis animateur. J'aime beaucoup m'investir sur le site et je passe de plus en plus de temps sur le Mumble. (une autre époque)
--- Mais c'est surtout en Première du lycée que je tombe amoureux pour la première fois. Je passe 6 mois à ne penser qu'à lui. Ça en devient obsessif et tout s'écroule le jour où je lui fais ma déclaration : il est hétéro.
L'amour se transforme en douleur intense et je me souviens encore de ce moment où je dois faire un oral en cours d'anglais(1) après lui avoir déclaré ma flamme. Je suis en pleur, debout devant tout le monde. Au bout de quelques minutes, la prof me fait aller en infirmerie.
Un cauchemar éveillé. J'ai profité des vacances d'été pour essayer de retrouver un équilibre émotionnel. J'essaie de mettre mes sentiments de côté, je laisse tomber la modération LGeL et j'en parle avec mes parents.
Ça a beaucoup aidé à tenir le coup. La terminale se passera plus calmement niveau émotionnel. J'arrive même à obtenir mon BAC technologique. Mais rétrospectivement, je commençais déjà à atteindre l'extrême limite de ma tolérance psychologique.
C'est à partir de là que je peux officiellement affirmé que je suis en dépression, et que j'avais atteint le premier pic de ma dépression.
Cours d'anglais(1) : je détestais les cours de langues étrangères. J'ai totalement décroché au collège. Donc déjà de base, j'aimais pas ces cours-là mais alors après une rupture amoureuse, à l'oral devant tout le monde...
Les études post-BAC et lui
Après le BAC, j'étais parti pour faire un DUT Informatique à Arles. On trouve à la dernière minute un logement (on va en parler de ce logement) et je déménage sur Arles.
La dépression m'a tellement détraqué qu'en l'espace de deux/trois mois, je perds tout rythme de vie. Jusqu'à présent, ce qui maintenez un semblant de rythme, c'était le fait de vivre en famille. Sans ça, je me mets à vivre la nuit et dormir le jour. Je m'isole progressivement dans mon appartement jusqu'à en sortir que pour faire les courses ou les week-ends pour rentrer dans ma famille.
Le logement dans lequel j'étais avait en plus quelques particularités qui n'arrangeait pas la situation :
--- Pas de fenêtre dans l'appartement, seulement une porte fenêtre orienté Est
--- L'appartement se trouvait juste en face de la voie ferré. J'ai beau aimé les trains, c'est très désagréable de se faire réveiller par des trains de marchandise qui roule à 30 Km/h à 6 heure du matin
--- Sur ce même mur orienté Sud-Est, de la mousse se mettait à pousser dessus (de la salpêtre pour être précis)
--- La mezzanine avait un escalier très glissant (les marches étant arrondis, et il n'y avait pas de barre où se tenir, sinon ce serait pas drôle)
--- Mais le pire : le ballon d'eau chaude. Pour faire simple, une douche de 10 minute se finissait à l'eau froide au bout de 5 minutes (en économisant l'eau et en stoppant le jet d'eau pour se savonner). Il était tellement petit et inefficace qu'il était impossible de faire la vaisselle et de se doucher dans la même journée.
Autant dire que le suivi des cours était inexistant. Ça a été le deuxième pic de ma dépression. En Février, on arrête les frais. Retour à la maison.
Il y a néanmoins eu un événement positif dans cette période. La rencontre inattendu de mon ancien petit ami sur un site de rencontre. Une rencontre qui aura surement mitigé l'effet de la dépression, au moins pendant un an.
Jusqu'à ce que lui-même ne puisse plus supporter tout ça. C'était en Février 2018, le jour de la Rupture.
Quelle différence fait que cette dépression est qualifiée de "chronique" et "sévère" ?
Est-ce que ça veut dire que c'est constant ou plutôt que ça va ça vient avec des périodes où tu es bien et d'autres ou tu es moins bien ?
- Spoiler:
Ce qui est impressionnant avec la dépression, c'est que chaque expression de la maladie est différente. Chaque personne a sa dépression, avec ses causes et ses symptômes.
Mais globalement, on trie les dépressions selon deux critères : son intensité et sa fréquence.
En intensité, il y a les dépressions : légère, modéré et sévère. Plus elle est prononcé, avec de nombreux symptômes, plus elle est grave.
Pour la fréquence, c'est un poil plus compliqué. Dans la dépression, on parle d'épisode dépressif. Mais si on parle d'épisodes, c'est qu'il peut y en avoir d'autres.
--- Quand on ne souffre que d'un épisode dépressif, on parle... d'épisode dépressif.
--- Si on parle de plusieurs épisodes bien délimités par l'absence de symptômes, on parle de trouble dépressif récurent.
--- Et enfin, on parle de trouble dysthymique voir de dépression chronique quand les symptômes perdurent dans le temps sans jamais vraiment s'estomper. Le risque étant de confondre les symptômes de la maladie avec des traits de personnalité de la personne.
Une dépression n'est pas chronique de base. Mais elle peut le devenir quand elle n'est pas prise en charge à temps. Dans pas mal de cas, les dépressions chroniques débutent dans l'enfance ou l'adolescence et ne sont prises en charge qu'à l'âge adulte.
Dans mon cas, la dépression est vraiment constante. Je peux passer de très bonnes journées mais ça retombe très souvent le soir même ou le lendemain.
Malgré le diagnostic, te considère tu comme quelqu'un de "fonctionnel" ?
- Spoiler:
En l'état, je ne me considère pas fonctionnel sur le plan du travail. Entre mes difficultés à avoir un sommeil de bonne qualité constant, entre mes pertes d'énergie et tous les autres symptômes que je recense, je ne me sens pas apte à pouvoir travailler.
Sur le plan personnel, c'est plus nuancé. Je suis capable de faire des courses, de prendre un train qui m'emmène à des centaines de kilomètres de chez moi, ou encore de participer à des jeux en société mais de l'autre côté, j'ai énormément de mal à faire certaines choses comme simplement aller me doucher ou faire les poussières. C'est quelque chose que je dois faire mais que je repousse le plus possible par manque d'énergie.
Et pour ce qui est des choses à mettre en place pour que ça s'améliore, je vais être honnête : je n'en ai pas la moindre idée...
J'imagine que tu es dans un processus avec un(e) psychologue ? Si oui comment ça se passe pour toi ? Vois-tu une amélioration depuis le début ?
- Spoiler:
- Alors pour avoir des discussions avec un Québécois, je sais que le système est différent par rapport à la France. Je vais donc répondre par rapport au système français qui est le seul que je connais vraiment.
Mon traitement thérapeutique actuel, c'est ceci :
- Code:
--- Un traitement médicamenteux (un antidépresseur [Duloxétine (Cymbalta)] dosé à 120 mg le matin et un antipsychotique [Olanzapine (Zyprexa)] 5 mg le soir)
--- Un suivi au Centre Médico-Psychologique avec une infirmière toutes les deux semaines
--- Un rendez-vous avec une psychologue toutes les deux semaines
--- Un rendez-vous avec un psychiatre tous les 6 mois environ
--- Des activités au Centre d'Activité Thérapeutique à Temps Partiel (ou CATTP) pour garder un minimum d'activité régulièrement et éviter de rester dans la boucle délétère
En France, le seul habilité à prescrire des traitements dans le cadre du remboursement des soins à longue durée comme la dépression sont les psychiatres. Ce sont eux qui prescrivent des RDV auprès de psychologues, des traitements médicamenteux, le tout au Centre Médico-Psychologique qui fait office de "maison de la psychiatrie publique".
Est-ce que je vois une amélioration depuis le début ? Actuellement, je suis dans un état stable mais stable sur une échelle de 10 à 2 voir 3. Depuis ma rechute en Février, je ne constate pas une grosse amélioration de mon état et on a beau essayé des psychothérapies, des augmentations de traitement, on ne constate pas de changements. (ce qui me rassure pas des masses...)
Voilà, j'espère avoir répondu à ces questions. Ce sont de longues réponses mais je tenais à être le plus complet possible. Si vous avez d'autres questions, je serais dispo.
- Zani
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Sam 9 Oct - 18:55:12
As-tu des idées de ce qui pourrait t'aider à te sortir de cette dépression (question bête, je sais) ?
Je veux dire par là est-ce que, si tu avais une baguette magique pour avoir ce que tu veux au monde, tu arriverais à avoir ce qui te permet de "guérir" ? As-tu identifié le.s besoin.s nécessaire.s à ta guérison ?
Pour toi la dépression te qualifie-t-elle ?
A la lecture de tes réponses j'ai le sentiment que tu te caractérises énormément et relate tout les évènements de ta vie via le spectre de la dépression (ce qui peut se justifier dans une certaine mesure vu que tu penses qu'elle t'accompagne malheureusement depuis quasi toujours), d'où ma question.
Je veux dire par là est-ce que, si tu avais une baguette magique pour avoir ce que tu veux au monde, tu arriverais à avoir ce qui te permet de "guérir" ? As-tu identifié le.s besoin.s nécessaire.s à ta guérison ?
Pour toi la dépression te qualifie-t-elle ?
A la lecture de tes réponses j'ai le sentiment que tu te caractérises énormément et relate tout les évènements de ta vie via le spectre de la dépression (ce qui peut se justifier dans une certaine mesure vu que tu penses qu'elle t'accompagne malheureusement depuis quasi toujours), d'où ma question.
- SilvRUltime Survivant IX
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Dim 10 Oct - 0:09:05
Merci énormément pour tes réponses très complètes qui sont très éclairantes sur ce que c'est concrètement que souffrir de dépression.
J'ai quelques autres questions qui me sont venues à te lire :
Tu mentionnes une rechute en début d'année. As-tu identifié ce qui l'a causée ? Indépendamment ou pas, est-ce que le Covid et l'angoisse que cette période a généré sur tout le monde, a compliqué la chose pour toi ?
Tu as parlé du soutien familial qui était précieux quand tu étais au lycée. Qu'en est-il maintenant ? Comment ta dépression impacte ta vie avec tes proches ?
Et tu parles souvent des psychiatres mais à te lire j'ai l'impression qu'ils ne sont pas d'une très grande aide à part pour te prescrire les médicaments qui t'aident. Peux tu détailler le soutien psychiatrique/psychologique dont tu bénéficies et si et à quel point ça t'es utile ?
Cœur sur toi et merci pour ton ouverture vis-à-vis tout ça
J'ai quelques autres questions qui me sont venues à te lire :
Tu mentionnes une rechute en début d'année. As-tu identifié ce qui l'a causée ? Indépendamment ou pas, est-ce que le Covid et l'angoisse que cette période a généré sur tout le monde, a compliqué la chose pour toi ?
Tu as parlé du soutien familial qui était précieux quand tu étais au lycée. Qu'en est-il maintenant ? Comment ta dépression impacte ta vie avec tes proches ?
Et tu parles souvent des psychiatres mais à te lire j'ai l'impression qu'ils ne sont pas d'une très grande aide à part pour te prescrire les médicaments qui t'aident. Peux tu détailler le soutien psychiatrique/psychologique dont tu bénéficies et si et à quel point ça t'es utile ?
Cœur sur toi et merci pour ton ouverture vis-à-vis tout ça
- InvitéInvité
Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Lun 11 Oct - 23:16:35
Pour toi la dépression te qualifie-t-elle ?
Tu mentionnes une rechute en début d'année. As-tu identifié ce qui l'a causée ?
Indépendamment ou pas, est-ce que le Covid et l'angoisse que cette période a généré sur tout le monde, a compliqué la chose pour toi ?
Tu as parlé du soutien familial qui était précieux quand tu étais au lycée. Qu'en est-il maintenant ? Comment ta dépression impacte ta vie avec tes proches ?
Peux tu détailler le soutien psychiatrique/psychologique dont tu bénéficies et si et à quel point ça t'es utile ?
As-tu des idées de ce qui pourrait t'aider à te sortir de cette dépression(question bête, je sais) ?
Je veux dire par là est-ce que, si tu avais une baguette magique pour avoir ce que tu veux au monde, tu arriverais à avoir ce qui te permet de "guérir" ? As-tu identifié le.s besoin.s nécessaire.s à ta guérison ?
- Spoiler:
Même si mon infirmière n'est sans doute pas d'accord avec ça, j'ai tendance à considérer la dépression comme greffé à mon existence. (un peu comme Venom dans Spider-man... sauf que ça donne aucun super-pouvoir) J'ai vécu 5/6 de ma vie avec donc c'est difficile de se définir autrement que par ça...
J'imagine qu'une partie de mon futur thérapeutique sera de me trouver une nouvelle définition plus positive.
Tu mentionnes une rechute en début d'année. As-tu identifié ce qui l'a causée ?
- Spoiler:
- Malheureusement oui. Je ne rentrerais pas dans le détail parce que je ne veux pas causer davantage de bruits avec cette histoire mais concrètement, je suis à nouveau tomber amoureux de quelqu'un. Ça n'était sans doute pas réciproque et je l'ai très très mal vécu. Tout ça, mêler à la dépression, en a fait un cocktail dévastateur qui, encore aujourd'hui, me fait mal d'en parler.
J'y ai perdu des amis, le sens de ma vie et encore un peu plus de ma santé mentale.
Il y a aussi un autre détail relatif à ça mais j'en parlerais dans la dernière question.
Indépendamment ou pas, est-ce que le Covid et l'angoisse que cette période a généré sur tout le monde, a compliqué la chose pour toi ?
- Spoiler:
Le Covid a pas aidé, c'est clair. Sur le plan professionnel, j'étais dans un projet d'autoentreprise qui a clairement pâti de cette situation.
Et sur le plan personnel, on a du annuler certains événements sur BGZ qui m'aurait fait grave plaisir d'y participer.
Alors entendons-nous bien : ça n'aurait pas fait de miracle mais ça a un peu entamé le peu d'énergie que j'avais à cette période là.
Après, il y a un autre problème que je détaillerais à nouveau dans la dernière question.
Tu as parlé du soutien familial qui était précieux quand tu étais au lycée. Qu'en est-il maintenant ? Comment ta dépression impacte ta vie avec tes proches ?
- Spoiler:
- Aujourd'hui, le soutien familial que je reçois est surtout financier. Je loge chez mes parents donc j'ai pas à payer grand chose pour subsister à mes besoins.
Mais je ressens un très très grand détachement familiale. Je suis content de les avoir mais psychologiquement parlant, ils ne constituent plus une ressource pour moi depuis longtemps.
Pour ce qui est de l'impact sur mes proches, je suis quelqu'un de très introverti donc je contiens la majeur partie de mes problèmes au plus profond de moi. Je veux pas que ma famille s'en mêle.
Si je devais résumer en trois mots ma stratégie vis à vis de ma dépression et de tout ce que ça génère auprès des proches, ça serait "Self Contain Universe".
Même si c'est difficile de toujours tout contenir.
Peux tu détailler le soutien psychiatrique/psychologique dont tu bénéficies et si et à quel point ça t'es utile ?
- Spoiler:
- Je vais essayer de décomposer mes soins mais globalement :
--- Le psychiatre s'occupe du traitement médicamenteux et uniquement de ça
--- L'infirmière psy m'écoute, me donne des pistes de réflexion et fait le lien entre tous les soins
--- La psychologue me donne des exercices mentaux à tenter de mettre en place
--- Et le CATTP me fait faire des activités pour essayer de sortir de la boucle qui alimente la dépression
Néanmoins, je vais être honnête. J'ai un peu peur d'être en impasse thérapeutique. Le traitement médicamenteux n'a pas l'air de faire effet et les exercices de la psychologue ne donne rien. Quand aux activités du CATTP, c'est des pics ponctuels d'activités mais j'ai pas l'impression que ça entraîne grand chose pour le moment...
As-tu des idées de ce qui pourrait t'aider à te sortir de cette dépression
Je veux dire par là est-ce que, si tu avais une baguette magique pour avoir ce que tu veux au monde, tu arriverais à avoir ce qui te permet de "guérir" ? As-tu identifié le.s besoin.s nécessaire.s à ta guérison ?
- Spoiler:
Ce que j'ai voulu laisser transparaître dans mes réponses, et qui est criant quand on se penche sur les symptômes de ma dépression : c'est que j'ai vraiment peur d'être seul. Entre le peu de sociabilité que j'ai de base, mélanger au fait de vivre dans une petite ville et coupler à du harcèlement scolaire et un vide affectif et amoureux, j'ai passé tellement d'années de ma vie seul que quand je développe des relations sociales, ça génère une souffrance énorme et un contre-coup que je n'arrive pas à gérer.
Trois des plus gros pics de ma dépression sont liés à des histoires amoureuses, c'est pas un hasard.
Le problème est que chez moi, ça prend des proportions ingérables. Je m'attache trop vite aux gens, je prends les choses trop à cœur et ça finit souvent par me péter dans les doigts.
Donc en l'état, y a deux choses que j'aimerais :
--- Soit être tout le temps avec les personnes que j'aime (mais c'est impossible et ça ne serait pas souhaitable par qui que ce soit)
--- Soit pouvoir trouver un équilibre et être moins dépendant des autres pour ma santé mentale
.
- Marimeltou
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Mar 12 Oct - 1:19:21
J'ai déjà pu parler de ça avec toi IRL donc j'ai pas vraiment de questions à te poser mais sache juste que plus que jamais je suis là si tu as besoin mon loulou
- Di'mortModérateur
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Mar 12 Oct - 10:38:38
Coucou AFK
Déjà félicitations et merci à toi pour oser parler de tout ça. Je sais que tu as tjrs été open sur ce sujet sur BGZ, mais bon rappelons que parler de la dépression c'est parler de sujets personnels sur nous, notamment nos émotions.
J'ai comme toi connu une dépression sévère (même si à l'heure actuelle je doute que ça soit chronique) de septembre 2017 à juin 2018 environ (et encore on peut remonter avant en janvier 2017 je pense). Je n'ai eu aucun diagnostic médical officiel mais aucun doute sur l'intensité de la maladie. Et c'est long, très long.
Tu dis que tu ne pense pas pouvoir sortir de la dépression sévère chronique, ce qui est compréhensible comme tu as connu ça presque toute ta vie... Pour ma part j'avais l'impression que la dépression avait tjrs été au fond de moi quand j'étais dedans. Car mes souvenirs étaient altérés et je ne voyais que le négatif. Pour le coup je pense que tu as eu une longue période scolaire difficile... mais penses-tu qu'il soit possible que la dépression occulte une partie de tes bons souvenirs ? Que tu vois bcp de négativité dans le passé ?
Aussi j'ai été voir deux psychologues avant de me tourner vers une psychologue psychanaliste specialisée dans le PTSD et la dépression (chance qu'une telle personne se trouvait dans ma petite ville; et chance que mon oncle psychologue m'ait aidé à trouver une psychologue qualifiée). Si j'ai mis du temps à m'en rendre compte, cette psychologue m'a bcp aidé. Déjà, moi qui étais du genre à garder mes pbs pour moi depuis tjrs, avoir un endroit où je pouvais dire "ça ne va pas" ça faisait du bien car j'ai bcp été privé de ce droit dans ma vie.
Et une chose m'a vraiment aidé : quand elle m'a fait comprendre que j'étais malade, car j'étais atteint de dépression. Et mettre des mots sur ma souffrance (que je trouvais injustifiée) m"a bcp aidé.
D'où ma question : est-ce que le diagnostic posé sur ta souffrance t'a aidé à t'appaiser ? Ressentais-tu un sentiment de culpabilité en général (ou le ressens-tu toujours) ?
Enfin je vais en venir au soutien familial. Pour ma part mes parents ont essayé de m'aider chacun à leur façon mais souvent de manière plus que maladroite, voire contre-productive parfois... mais bref.
Tu dis donc que tes parents ne constituent plus une ressource pour toi psychologiquement. Je peux comprendre ça, mais qu'entends-tu par là exactement ? Dans ce cas ne penses-tu pas justement que un.e psychologue soit absolument nécessaire même si tu doutes de son efficacité pour ton avancée vers la guérison ?
Enfin : as-tu parlé à l'équipe médicale qui te suit de tes doutes sur l'efficacité sur le processus mis en place pour ta guérison ?
Dans tous les cas je vais finir par une note positive : la dépression on en sort. J'ai probablement pas vécu la même chose que toi AFK, et j'ai ptet juste eu une dépression sévère ponctuelle (et suis donc moins concerné que toi), mais je me rappelle très bien avoir été persuadé et convaincu que ma dépression allait durer toute ma vie, que la souffrance ne me lâcherait jamais, que je ne dormirai plus jamais plus d'une heure par nuit... Puis un jour tu réfléchis et tu te dis que tu souffres moins souvent et moins intensément qu'il y a deux mois... Tu te dis que tu as moins peur de sortir de chez toi, pour partir plus loin et plus longtemps... et petit à petit on en sort. Alors il y a des rechutes et je pense que la dépression il y a effectivement un avant et un après. Mais j'aurai deux conseils :
- Essayer de constater son évolution personnelle. Et ne pas s'accabler en cas d'évolution faible ou de régression. On ne peut pas tjrs s'améliorer et ce n'est pas grave.
- Oublier les autres. Se concentrer sur soi et ne pas se comparer. La dépression c'est aussi l'occasion de rependre de bonnes habitudes et faire le point sur soi. Retrouver son rythme de vie idéale en faisant plein de tentatives parfois totalement infructueuses.
Je ne sais pas si ça sera utile car tu as ptet déjà entendu ça, mais moi ce sont les deux choses qui m'ont le plus aidé. Je me suis pas mal appuyé sur mon expérience perso pour mes questions, j'espère tu ne le prendras pas mal, mais un point de comparaison ca permet aussi de se comprendre car comme tu l'as dit : chaque dépression est unique.
J'ai aucune prétention de savoir quoique ça soit sur la dépression, et ce que je dis n'est probablement pas vraiment bien utile, mais tu as tout mon soutien et si tu veux en parler n'hésite pas ! Courage et force à toi
Déjà félicitations et merci à toi pour oser parler de tout ça. Je sais que tu as tjrs été open sur ce sujet sur BGZ, mais bon rappelons que parler de la dépression c'est parler de sujets personnels sur nous, notamment nos émotions.
J'ai comme toi connu une dépression sévère (même si à l'heure actuelle je doute que ça soit chronique) de septembre 2017 à juin 2018 environ (et encore on peut remonter avant en janvier 2017 je pense). Je n'ai eu aucun diagnostic médical officiel mais aucun doute sur l'intensité de la maladie. Et c'est long, très long.
Tu dis que tu ne pense pas pouvoir sortir de la dépression sévère chronique, ce qui est compréhensible comme tu as connu ça presque toute ta vie... Pour ma part j'avais l'impression que la dépression avait tjrs été au fond de moi quand j'étais dedans. Car mes souvenirs étaient altérés et je ne voyais que le négatif. Pour le coup je pense que tu as eu une longue période scolaire difficile... mais penses-tu qu'il soit possible que la dépression occulte une partie de tes bons souvenirs ? Que tu vois bcp de négativité dans le passé ?
Aussi j'ai été voir deux psychologues avant de me tourner vers une psychologue psychanaliste specialisée dans le PTSD et la dépression (chance qu'une telle personne se trouvait dans ma petite ville; et chance que mon oncle psychologue m'ait aidé à trouver une psychologue qualifiée). Si j'ai mis du temps à m'en rendre compte, cette psychologue m'a bcp aidé. Déjà, moi qui étais du genre à garder mes pbs pour moi depuis tjrs, avoir un endroit où je pouvais dire "ça ne va pas" ça faisait du bien car j'ai bcp été privé de ce droit dans ma vie.
Et une chose m'a vraiment aidé : quand elle m'a fait comprendre que j'étais malade, car j'étais atteint de dépression. Et mettre des mots sur ma souffrance (que je trouvais injustifiée) m"a bcp aidé.
D'où ma question : est-ce que le diagnostic posé sur ta souffrance t'a aidé à t'appaiser ? Ressentais-tu un sentiment de culpabilité en général (ou le ressens-tu toujours) ?
Enfin je vais en venir au soutien familial. Pour ma part mes parents ont essayé de m'aider chacun à leur façon mais souvent de manière plus que maladroite, voire contre-productive parfois... mais bref.
Tu dis donc que tes parents ne constituent plus une ressource pour toi psychologiquement. Je peux comprendre ça, mais qu'entends-tu par là exactement ? Dans ce cas ne penses-tu pas justement que un.e psychologue soit absolument nécessaire même si tu doutes de son efficacité pour ton avancée vers la guérison ?
Enfin : as-tu parlé à l'équipe médicale qui te suit de tes doutes sur l'efficacité sur le processus mis en place pour ta guérison ?
Dans tous les cas je vais finir par une note positive : la dépression on en sort. J'ai probablement pas vécu la même chose que toi AFK, et j'ai ptet juste eu une dépression sévère ponctuelle (et suis donc moins concerné que toi), mais je me rappelle très bien avoir été persuadé et convaincu que ma dépression allait durer toute ma vie, que la souffrance ne me lâcherait jamais, que je ne dormirai plus jamais plus d'une heure par nuit... Puis un jour tu réfléchis et tu te dis que tu souffres moins souvent et moins intensément qu'il y a deux mois... Tu te dis que tu as moins peur de sortir de chez toi, pour partir plus loin et plus longtemps... et petit à petit on en sort. Alors il y a des rechutes et je pense que la dépression il y a effectivement un avant et un après. Mais j'aurai deux conseils :
- Essayer de constater son évolution personnelle. Et ne pas s'accabler en cas d'évolution faible ou de régression. On ne peut pas tjrs s'améliorer et ce n'est pas grave.
- Oublier les autres. Se concentrer sur soi et ne pas se comparer. La dépression c'est aussi l'occasion de rependre de bonnes habitudes et faire le point sur soi. Retrouver son rythme de vie idéale en faisant plein de tentatives parfois totalement infructueuses.
Je ne sais pas si ça sera utile car tu as ptet déjà entendu ça, mais moi ce sont les deux choses qui m'ont le plus aidé. Je me suis pas mal appuyé sur mon expérience perso pour mes questions, j'espère tu ne le prendras pas mal, mais un point de comparaison ca permet aussi de se comprendre car comme tu l'as dit : chaque dépression est unique.
J'ai aucune prétention de savoir quoique ça soit sur la dépression, et ce que je dis n'est probablement pas vraiment bien utile, mais tu as tout mon soutien et si tu veux en parler n'hésite pas ! Courage et force à toi
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Jeu 14 Oct - 9:13:01
Merci pour cet AMA. J'ai une petite question à ne pas prendre trop sérieusement.
Est-ce que tu penses qu'être intelligent/malin est un facteur qui nous rend plus sujet à la dépression ?
Merci à toi.
Est-ce que tu penses qu'être intelligent/malin est un facteur qui nous rend plus sujet à la dépression ?
Merci à toi.
- InvitéInvité
Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Jeu 21 Oct - 1:06:33
Coucou Di'mort. Je fais un aparté sur ton message pour te remercier pour avoir partager ton parcours et ta dépression. Je suis un peu désolé que tu aies eu aussi une dépression, mais je suis content que tu t'en aies sorti et que tu sois en paix avec ça.
Pour le coup je pense que tu as eu une longue période scolaire difficile... mais penses-tu qu'il soit possible que la dépression occulte une partie de tes bons souvenirs ? Que tu vois bcp de négativité dans le passé ?
D'où ma question : est-ce que le diagnostic posé sur ta souffrance t'a aidé à t'apaiser ? Ressentais-tu un sentiment de culpabilité en général (ou le ressens-tu toujours) ?
As-tu parlé à l'équipe médicale qui te suit de tes doutes sur l'efficacité sur le processus mis en place pour ta guérison ?
Tu dis donc que tes parents ne constituent plus une ressource pour toi psychologiquement. Je peux comprendre ça, mais qu'entends-tu par là exactement ? Dans ce cas ne penses-tu pas justement que un.e psychologue soit absolument nécessaire même si tu doutes de son efficacité pour ton avancée vers la guérison ?
Est-ce que tu penses qu'être intelligent/malin est un facteur qui nous rend plus sujet à la dépression ?
Pour le coup je pense que tu as eu une longue période scolaire difficile... mais penses-tu qu'il soit possible que la dépression occulte une partie de tes bons souvenirs ? Que tu vois bcp de négativité dans le passé ?
- Spoiler:
- Pour le collège, j'ai peut-être eu un ou deux bons moments. Mais à ces quelques exceptions, cette période a été abominable à vivre.
Après, je suis conscient d'avoir eu des bons moments par le passé, mais j'ai beau y repenser, la balance pèse largement en faveur de la dépression... Je fais souvent de la nostalgie sur les bons moments mais mécaniquement, ça se transforme en pensées négatives. Fin, c'est un gros cercle vicieux d'émotions qui me gangrène et qui tâche sur mes souvenirs.
"Ah, qu'est-ce que c'était bien cette période. Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas rester comme ça ?" "Ah, pourquoi j'en ai pas autant profiter que j'aurais du le faire ?" "Ah, sac à merde, tu aurais du faire les choses autrement. T'es qu'un gros connard."
Je pense à l'IRL du nouvel an que j'ai fait en compagnie de gens que j'adore. C'est ce que j'en pense actuellement quand je ressasse mes souvenirs récents.
D'où ma question : est-ce que le diagnostic posé sur ta souffrance t'a aidé à t'apaiser ? Ressentais-tu un sentiment de culpabilité en général (ou le ressens-tu toujours) ?
- Spoiler:
- Au début, j'ai ressenti un gros soulagement. Enfin, j'avais des mots à poser sur une souffrance que je ressentais au quotidien... Bon, c'était avant ma rupture amoureuse. x')
Là, j'en avais plus rien à battre d'être malade, je voulais juste que tout s'arrête.
Mais après tout ce temps, ça ne m'aide plus vraiment d'avoir ce diagnostic de posé. Parce que je n'ai aucune idée de où je vais atterrir et j'ai l'impression de ne pas avancer dans le traitement de la maladie. Et de la culpabilité, oui, j'en ai toujours. Je regrette certaines de mes réactions, ou je regrette qu'on ait pas détecté la maladie plus tôt. La maladie est très culpabilisante.
(et on va pas se mentir : certaines personnes ne m'aident pas toujours)
As-tu parlé à l'équipe médicale qui te suit de tes doutes sur l'efficacité sur le processus mis en place pour ta guérison ?
- Spoiler:
- J'ai commencé à en parler il y a deux semaines. Donc c'est encore trop tôt pour en avoir les effets mais oui, j'ai commencé à parler de mes doutes. Parce que mine de rien, je suis dans la même situation depuis Mars/Avril et que je commence à trouver le temps vraiment long. Je peux pas rester indéfiniment dans cet état à moitié amorphe, à moitié vivant, c'est juste pas vivable au quotidien.
Tu dis donc que tes parents ne constituent plus une ressource pour toi psychologiquement. Je peux comprendre ça, mais qu'entends-tu par là exactement ? Dans ce cas ne penses-tu pas justement que un.e psychologue soit absolument nécessaire même si tu doutes de son efficacité pour ton avancée vers la guérison ?
- Spoiler:
- J'ai vraiment du mal à répondre à cette question. Je vais essayer d'y répondre sans réfléchir et peut-être que ça ira.
Le soucis avec ma famille, c'est que je suis en osef total vis à vis d'eux. Je suis tellement détaché que j'ai vraiment du mal à communiquer avec eux. Je garde tout pour moi, j'échange peu avec mes parents et je participe pas aux événements familiaux. C'est comme si je vivais sur une île à part.
Pour la psychologue, elle est nécessaire mais les différents outils qu'on essaie de mettre en place ne fonctionne pas vraiment sur moi. Je dis pas qu'il faut arrêter mais j'ai la crainte d'arriver au bout de ce qu'elle peut me proposer et ça m'inquiète. Ça m'inquiète beaucoup.
Est-ce que tu penses qu'être intelligent/malin est un facteur qui nous rend plus sujet à la dépression ?
- Spoiler:
- Je t'avouerais que je n'ai pas la réponse à cette question. Peu d'études ont été faites sur le sujet et j'ai pas lu de statistiques détaillés à ma connaissance qui affirmerait ou infirmerait que l'intelligence ou être malin prédispose à être dépressif.
- Di'mortModérateur
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Re: Je suis diagnostiqué Dépressif Chronique Sévère
Jeu 21 Oct - 9:20:48
Merci beaucoup AFK pour tes réponses très claires !! Je te souhaite du courage et n'abandonne pas !!
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